Balzac, Les illusions perdues : il y a une indéfinissable façon de porter un chapeau : mettez le chapeau un peu trop en arrière, vous aurez l'air sournois ; de côté, l'air devient cavalier ; les femmes comme il faut posent leur chapeau comme elles veulent et ont toujours bon air.
Balzac, Béatrix : au lieu du béguin matelassé de Mademoiselle du Guenic, elle portait un chapeau vert avec lequel elle devait visiter ses melons ; il avait passé comme eux, du vert au blond ; et quant à sa forme, après vingt ans, la mode l'a ramenée à Paris sous le nom de bibi.
Colette, Sido : elle repoussait en arrière la grande capeline de paille rousse qui tombait sur son dos, retenue à son cou par un ruban de taffetas marron et elle renversait la tête.
Céline, Mort à crédit : elle avait un chapeau à franges qui croulait sous le poids des fleurs... C'était un jardin suspendu.
Mallarmé, à propos
d'un chapeau couvert de fruits :
Avec sa chute factice
Au ras du verger distant
Ce fruit
Madame
Avertisse
Qu'à vous une main se tend.
Mallarmé,
à propos de la créatrice de chapeaux Mademoiselle Baillet : tout le monde, de la couturière à
la femme de chambre adroite peut, nos descriptions lues, tailler presqu'un corsage, une tunique, une jupe, un
tablier. Le chapeau, c'est bien autre chose ! Voilà du velours ou de la soie, voilà du feutre ou une forme qui n'est souvent que
l'absence même de forme, et je puis vous parler une heure : faites de tout cela quelque chose même avec des fleurs, des plumes et mes paroles. Inévitablement, sauf une imagination très spéciale, chacune de vous, lectrices, prend le chemin de la modiste en renom...
Les capitales étrangères nous ont pris son chapeau Lamballe, coquet et seyant à toutes les
jeunes femmes, même à de pas jolies s'il en était ! Car il compose à lui seul un visage.
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